Erwin Trum
PERIODE TERRE
1976 - 1982

Les teintes qui sont placées en premier chez moi, ce sont toujours en principe les couleurs terre. Les ocres, le brun, quelques rouges mais très peu au début. Les verts, le vert transparent, le vert végétal, et puis quelques bleus. Et puis après j’enlève, je remets presque la toile au mur et puis je recommence. Je commence de l’opaque au fluide, je reviens à l’opaque, je reviens au fluide… C’est un éternel va et vient entre l’opaque et le fluide, entre le solide et la transparence.








Erwin Trum peint toujours la même chose. Inlassablement. Il dit lui-même que ce qu’il fait n’est qu’une approche. «Je n’ai donné, pour ma part, qu’une version (ou un versant) de cette approche, je n’ai jamais jeté qu’un regard dans ce sens…»
Il peint la dégradation du temps, d’un temps qui se répéte et qui n’en finit pas de besogner pour la mort, l’embourbement somptueux. C’est cela aussi notre finitude.
Pierre Bocéréan - 1982






Quand j’étais en secondaire en Autriche, quand je faisais du dessin, les couleurs que j’avais c’était toujours à peu près les mêmes dominantes qu’aujourd’hui, un rouge, des verts, des couleurs très terriennes, le bleu… C’est aussi peut-être parce ce que l’Autriche me rappelle ces couleurs.






On ne peut pas dire voilà «Maintenant je fais de la peinture», c’est un non-sens. C’est comme si je disais «Maintenant je vais faire de la musique, ou maintenant je vais faire de la danse acrobatique ou autres n’est-ce pas». D’abord il faut savoir si on est capable de le faire ou non. Autrement dit il y’a une espèce d’attrait, si on est capable ou si on n’est pas capable c’est encore autre chose. Et encore «Être capable ça veut dire quoi ?», selon quels critères ? Alors tu es soumis à toutes sortes d’influences, toutes sortes d’attirances, tu es soumis aux jugements des autres. Autrement dit il y’a un décrottage à faire avec toi-même. Avant que tu te trouves toi-même dans la peinture, avant que tu trouves ton style comme on dit «Le style c’est l’homme», il faut délester tout le bagage, jeter hors de bord et puis rester seul, nager seul, et si on se noie on se noie tout seul. C’est à ses risques et périls.




























