Erwin Trum
PERIODE TARASCON
1990 - 1997

J’ai commencé à faire de la peinture à peu près à l’âge de trente ans et je me suis posé la question : Admettons, tu te retrouves seul comme un yéti dans l’Himalaya, sans contact, seul, est-ce que tu fais encore de la peinture tout seul pour toi ? Résultat, pour moi la peinture, comme tout art, c’est tout de même un moyen de communication. C’est peut-être une communication assez solitaire, mais tout de même, si un art ne peut pas s’inscrire en tant dialogue avec l’invisible, l’art n’existe pas.









Je n'aime pas les explications qui sont trop simples pour être simple
Je cherche plutôt une approche par les sensations, une espèce de sensation devant la réalité, réalité dans le sens «C’est la grande inconnue». Qu’est-ce que la réalité finalement ? Autrement dit il faut dépasser le portrait, dépasser la réalité photographiable pour aller au fond de la chose, dans la vie de la chose, dans le sens même de la vie.








Il y’a des plans verticaux mais aussi des structures horizontales, on trouve toujours des paysages superposés mais ce sont des paysages qui sont vus en vol d’oiseau. C’est presque une perspective chinoise, une perspective naturelle qui n’est pas géométrique






Ma première impression quand je suis arrivé dans la baie d’Along en Indochine, la perspective dans la peinture chinoise, c’est vraiment ça, ça correspondait à la réalité. Autrement dit la perspective dans la peinture européenne ne pourrait pas s’appliquer, ce serait une platitude. Dès que vous arrivez en Indochine, en extrême Orient, automatiquement… Je crois qu’il faut déjà être un aveugle… Mais vous voyez le paysage dans la perspective chinoise, c’est la chose qui m’est arrivée à moi.






Je n’aime ni les idées préconçues ni un dessin préconçu. Je me crée des matériaux de base et après je travaille dessus. En partant de l’aléatoire je reviens au concret, j’utilise le matériel disponible dans un sens ou dans l’autre. C’est un éternel va et vient entre l’opaque et le fluide, entre le solide et la transparence. Mais ce n’est pas seulement une technique en peinture, ça correspond aussi à un comportement moral dans la vie, ou comportement philosophique.





Je crois qu’un titre ça ne sert absolument à rien, d’ailleurs je ne vois pas pourquoi. Je n’ai aucune conception littéraire de la peinture, et puis quand je fais de la peinture je ne pense pas du tout à un thème ou quelque chose. Je vois un espace, je vois la lumière, je vois quelques formes qui se détachent et puis le tableau part de là jusqu’au final.




Pourtant, Erwin Trum avec son souffle d’humaniste, ses transpositions abstraites, sa culture malaxée par des civilisations qui se heurtent et s’entrechoquent, existe avec une originalité, une identité qui n’appartiennent qu’à lui. Les atmosphères sont intérieures, intellectualisées et, pourquoi ne pas le dire spiritualisées !
Odile Le BIHAN - 1982






En fait ce qui compte le plus chez ce peintre qui a été précipité dans la peinture il y a vingt-cinq ans, c’est la puissance interne. Celle que l’on devine lorsqu’il semble nous dire : «Vous ne voyez pas ma pensée ?».
André GREINER - 1983


Si tout est art, donc rien n'est art. Alors nous n'avons pas besoin d'art puisque nous sommes nous-même art.




Comme disait Goethe, le cerveau réfléchit mais l’œil comprend.




